On parle de ce qu’on ne parle pas… justement…
Les tabous ont la vie dure dans notre société. Et pourtant, nous sommes au 21ème siècle. Difficile d’accepter qu’aujourd’hui encore il semble très compliqué d’aborder certains sujets qui font pourtant partie de nous, de nos vies, de nos valeurs.
C’est tabou ?
J’avais, en projet, plusieurs articles dont :
- l’homosexualité
- le choix d’être parent ou non
Malheureusement, je suis au regret de laisser tomber ces sujets. Les articles sont déjà entamés, mais mes questions restent sans réponse.
C’est aussi avec beaucoup de regret que je reçois le refus de certaines personnes que j’ai contactées pour recevoir leur témoignage.
Il n’est pas question de leurs en tenir rigueur, bien entendu !
Je comprends leur refus. Je comprends qu’il soit très difficile d’évoquer son intimité, de parler de soi-même, de se dévoiler, de donner à d’autres un bout de soi. Par pudeur ou par peur.
Ce que je ne comprends pas, c’est justement cette peur voire la honte de certain(e)s à s’exprimer. Qu’on refuse de le faire, de son plein gré, est une chose.
Refuser de parler de peur d’être jugé(e), en être une autre.
L’homosexualité
Le sujet est difficile à aborder. Même en 2021, je fais face à l’intolérance et au refus de parler.
Certaines personnes m’ont poliment répondu qu’ils préfèrent ne pas s’exprimer même sous le couvert de l’anonymat. D’autres n’ont tout simplement pas répondu à mes messages.
Il est urgent, du coup, de mettre l’accent sur l’acceptation de l’autre tel qu’il est. Ne pas juger les choix de l’autre, sa façon de vivre, son projet de vie.
Les médias, le cinéma, des campagnes de sensibilisation sont créées partout dans le monde. L’homosexualité est banalisée en étant présente de plus en plus dans les publicités, les magazines, les films, les clips musicaux.
La sexualisation des objets les plus communs du quotidien, des corps, … tout secteur confondu (média, réseaux sociaux, cinéma…) présente ce côté positif de devoir accepter: accepter son corps, accepter son âge, mais aussi accepter l’autre, ses choix, ne pas juger.
Et pourtant… dans la réalité, je remarque que le sujet reste tabou. Les regards sont fuyants quand on parle d’homosexualité, les langues se lient du moins en public. Et en privé, on continue de juger, d’avoir peur, de ne pas vouloir comprendre. On continue de considérer la différence comme une menace.
Si l’Homme refuse de parler parce qu’il n’en a pas envie, je le comprends. Qu’il refuse par honte ou par peur, je le comprends également. Mais il est difficile de constater que ces personnes aussi dignes soient-elles, ne peuvent raconter leur quotidien librement.
Le choix d’être parent ou non
C’est aussi par pudeur que certaines et certains refusent de parler de ce choix de ne pas être parent.
Le passé parfois chamboulé par des événements personnels, un milieu familial différent, le souhait de travailler beaucoup et de ne pas avoir de contrainte d’horaire ou de famille… Ils sont nombreux les éléments qui mènent une femme ou un homme à ne pas avoir d’enfant.
C’est un choix très personnel qu’on fait en couple.
Parler de devenir parent, c’est aussi parler de son passé, de sa famille, de ses parents. Il n’est pas toujours évident de raconter des douleurs lointaines et aussi profondes quand elles sont liées aux êtres chers qui nous entourent.
La culpabilité est très souvent omniprésente lorsqu’on parle de faute dans une famille, et personne ne souhaite incriminer un membre de son clan.
C’est aussi remettre son couple en question, sa vie actuelle. Le choix d’être parents ou non peut résulter d’une réflexion personnelle…. ou pas… Nombreux sont ceux et celles qui vivent le choix de leur partenaire sans le remettre en question. A juste titre ? Peut-être. Nul ne peut le juger.
Parler de devenir parents, c’est parler de ce rôle que la société attend de nous. Car oui, la société est sévère envers chacun de nous, hommes et femmes.
Ne pas avoir d’enfant ne fait pas partie de la bienséance. Et la société veut mettre au ban ceux qui font ce choix malgré les prédispositions physiques qui nous poussent à nous reproduire et les conventions religieuses bien établies.
C’est également évoquer son avenir, une peur légitime de vieillir, et, comme on l’entend souvent, de vieillir seul(e). Car oui, la solitude fait peur, et elle peut aussi être tabou. Nombreux sont celles et ceux qui n’osent pas reconnaitre qu’ils se sentent seuls. Cela rejoint mon article précédent, la peur de la solitude et du rejet, la honte qui y est liée.
Reconnaitre qu’on est seul, ce serait reconnaitre qu’on ne mérite pas l’estime ni l’amour de l’autre, ce serait confirmer qu’on est pas digne d’être aimé, qu’on est coupable de quelque chose ou encore, qu’on a pas été à la hauteur.
Or, il n’en est rien. Etre seul peut parfois être une conséquence malheureuse et non-souhaitée d’un événement indépendant de sa propre volonté.
Au lieu de pointer du doigt, veillons à entourer et choyer ceux et celles qui ont en besoin.
Merci !
Merci néanmoins à tous ceux et celles qui ont pris la peine de lire mes questionnaires. Merci à ceux qui ont accepté d’y répondre.
Merci aussi à ceux qui n’ont pas souhaité y donner suite, quelle qu’en soit la raison.
Il n’est pas facile de dire non, et je le comprends tout à fait.
Mon seul moteur ? Parler… de ce qu’on refuse d’entendre justement, de dire, d’évoquer, d’avouer.
Libérer la parole. Elle est salvatrice et libératrice pour celui qui la donne. Mais aussi pour ceux qui la reçoivent. C’est la première porte vers la tolérance.
La tolérance et l’acceptation de l’autre passent par la compréhension de l’autre.
Ce qui pousse très souvent à l’intolérance est la méconnaissance des autres, qui engendre de la crainte. Qui engendre l’inacceptation.
Aujourd’hui, nous avons besoin d’unité et de rassemblement. Plus que jamais, nous avons besoin de comprendre les uns et les autres. Notre richesse vient de notre diversité et de notre capacité à l’accepter.
Merci à vous, lecteurs, pour votre visite sur mon blog, vos partages, vos encouragements et votre volonté d’aller vers l’autre.
Nous souhaitons tous voir le monde changer. En ce qui me concerne, ce changement passe par l’Humain.
Faites-moi part de vos avis sur la question ?
- Qu’est ce qui est tabou pour vous ?
- De quoi ne souhaiteriez-vous jamais parler publiquement ?
- Quels sont les sujets délicats de la société actuelle ?
- Constatez-vous une évolution entre la société actuelle et les tabous, et celle d’hier ?
Merci pour vos partages 🙂
Je suis tellement d’accord avec toi. Je ne veux pas d’enfant et je le vis très bien et j’aime les enfants. J’arrive à un âge où on me parle comme si j’en avais, comme si c’était normal parce que la société ne conçois pas qu’on peut avoir 40 ans et ne pas avoir d’enfants.
Entièrement d’accord avec toi! Les choix sont personnels et pourtant jugés par des gens qui nous connaissent à peine. Difficile de parler sans crainte d’être jugée ou mal comprises. Difficile d’oser exprimer un choix différent, par pudeur aussi, oui. Difficile de parler pour une femme de ne pas vouloir être maman, de préférer bosser, d’accepter des rondeurs. On est pas toutes du même moule. La société doit l’accepter, mais c’est encore difficile.
Personnellement les sujets qui pourraient être tabou sont la sexualité car cela est privé, et aussi un sujet que je trouve difficile à aborder est l’éducation des enfants. Ca a l’air anodin mais on est toujours jugé, on est une mauvaise maman pour un rien,on en fait trop ou pas assez. Et constamment on doit se remettre en question. Merci pour cet article !
Audrey, encore un très bel article tellement vrai … un questionnaire m’a été soumis et j’irai jusqu’au bout 😀 … merci à toi de nous faire profiter de ta plume et de ce don indéniable pour la rédaction …
Comme c’est dommage que ces personnes n’osent pas en parler, cela ne fait que renforcer ce tabou qu’il faut briser. Pour ma part à presque 35 ans je suis certaine de ne pas vouloir d’enfants, pas pur égoisme oui, parce que d’une part je ne veux pas de toutes ces contraintes et puis parce que je pense qu’il n’y a aucun futur « joyeux » qui s’annonce. Le jour où nos politiques trouveront un modèle économique qui ne dépend pas de la natalité, on aura tout gagné.
Coucou,
Personnellement, je n’ai pas spécialement de tabou. Je parle de tout, sans problème, je ne vois pas pourquoi créer autant de mystère autour de ces sujets. Après, je sais que beaucoup de personnes ont du mal à en discuter.
Je suis maman, mon fils va avoir 10 ans, j’ai 30 ans et je ne veux pas d’autres enfants. Alors autant te dire que même à peine accouchée à la maternité on me demandais déjà « c’est pour quand la petite soeur ». Et cette question, on me l’a posée constamment ces 10 dernières années !
Belle journée,
Laura – Happy Lobster
Pour moi, un sujet tabou est un sujet à éviter absolument pour différentes causes.
Le sujet donc je n’ai absolument pas envie de parler en publique est sur un aspect de mon physique ^^’
Les sujets délicats de la société actuelle sont : comme tu as dit, le choix d’être parent, l’homosexualité. Ensuite, il y a l’avortement, le plaisir féminin… Heureusement, on en parle de plus en plus !
Hey,
Merci pour cet article ! C’est un très bon moyen de faire bouger les lignes et ouvrir les consciences 🙂
Malheureusement, certains tabous ont la peau dure malgré tous les combats qui sont menés ! Mais, il ne faut pas baisser les bras et continuer d’avancer pour un monde meilleur !
Au plaisir de te lire,
Alexandre – Un Brin Démodé